Recycler la terre
Quand j”explique mon nouveau métier, je me moque souvent de moi-même pour expliquer qu’au final, mon job principal est d’assécher de la terre liquide pour la recycler en argile molle et ferme, utilisable de nouveau pour le tournage. J’ai l’impression de consacrer mes journées à cela alors un petit article explicatif s’impose.
Pourquoi j’ai autant de Barbotine?
La barbotine c’est un nom mignon donné par les potiers et potières à la boue liquide d’argile. Quand on débute en tournage, on créé beaucoup de barbotine parce que les gestes mal assurées et moins efficaces frottent la terre au lieu de la déplacer. En frottant et en ajoutant régulièrement de l’eau, on finit par avoir dans le bac en plastique du tour des litres de cette fameuse barbotine. Nos mains, nos bras, nos outils, notre bassine en sont remplis.
Comment épaissir la barbotine
Pour transformer cette masse liquide en pains de terre prêts à l’usage il y a deux choses à faire
1/ Ajouter de la terre sèche
Quand on travaille seul dans son atelier, on a généralement pas de souci pour épaissir sa barbotine parce que les pièces ratées et sèches peuvent être plongées dans le seau de barbotine, elle vont absorber l’eau et épaissir le tout. On a aussi et surtout les copeaux de tournassage qui sont ajoutés à la masse liquide.
Malheureusement dans mon cas, la plupart des élèves ne tournassent pas du tout ou très peu. Ils sont tous très débutants.
bref, mes élèves sont des usines à barbotine liquide non épaissie.
recyclage d’une théière
2/ utiliser le plâtre comme filtre
Le plâtre est la meilleure des matières pour absorber l’eau et garder les particules de terre (ultra fines) en surface du plâtre. J’utilise un grand “carreau de plâtre” et aussi des moules creux que j’ai fini par fabriquer pour gérer mon surplus.
Maintenant mon problème c’est de faire sécher les plâtres après utilisation. Mon local est froid et humide, le séchage prend rarement moins de trois semaines ce qui m’apporte des gros soucis logistiques et un stock permanent de liquide en attente de traitement donc du stress.
Dès qu’un rayon de soleil pointe son nez dans la rue, je mets mes moules à sécher. javais laissé les deux ronds creux de la photo ci-dessus une journée complète et je me les suis fait voler, ce qui assez incroyable vue l’inutilité de l’objet pour d’autres personnes que moi.
Globalement, j’ai constaté que mon humeur au travail dépendait énormément de la quantité de barbotine liquide en attente de traitement. Moins il y en a, plus je me détend (et inversement). Je suis obnubilée par ce problème.
Cette semaine je suis allée acheter deux “carreaux de plâtre” supplémentaires et 25kg de Plâtre de Paris Molda pour fabriquer davantage de moules creux. Je ne désespère pas de finir par trouver une solution logistique adaptée à mon atelier et ma pratique. Si vous avez des idées (autre que le filtrage par tissu) je suis preneuse 🙂